Se dire les vraies choses. Partie 5 : Histoire de jambon

par | Fév 27, 2025 | Uncategorized | 0 commentaires

Se libérer des non-dits pour créer le Nouveau Monde

par Lucie Messier

« Ce qui est tu par les mots s’imprime, se répète et s’exprime par les maux. » Anne Ancelin Schützenberger

Vous connaissez sûrement cette histoire!

Une jeune femme s’apprête à cuire un jambon; avant de le mettre au four, elle coupe les deux bouts. Son chum intrigué questionne son geste. « J’enlève ces morceaux parce que ma mère faisait comme ça ». Mais pourquoi en fait? La jeune femme téléphone à sa mère et lui demande « Pourquoi enlève-tu les bouts du jambon avant de le cuire? » Elle reçoit la même réponse : « ma mère faisait ça de cette manière. » De plus en plus perplexe, la jeune femme va poser la question à sa grand-mère, qui lui dit qu’elle coupait les bouts parce que son plat était trop petit.

Certains gestes, comportements, se transmettent sans qu’on les questionne; on ne se rend pas compte des non-dits qu’ils sous-tendent parce que ça reste dans nos angles morts. Pour arriver à se dire les vraies choses, il est utile de trouver la source de certains gestes ou comportements répétitifs. Dans cette histoire, c’est la question du chum et la curiosité de la jeune femme qui permettent la compréhension du geste inutile et crée l’ouverture au changement.

Nos relations peuvent être tellement plus riches et harmonieuses quand on arrive à identifier nos patterns toxiques.

Il y a des attitudes que l’on répète inconsciemment, sans s’interroger et qui ont un impact plus important que le jambon. Par exemple, crier après l’autre quand on est impatient.e et prendre conscience de ce comportement en le voyant dans le couple de sa fille ou son fils; réaliser alors que cette habitude nous a couté deux ou trois relations et que c’est une répétition du vécu de ses propres parents. Ça peut être le cadeau d’un moment de ralentissement, de curiosité, qui nous permet d’observer ce qui se passe, sans jugement, avec accueil et bienveillance.

Et parfois on ne peut plus demander à une grand-mère, à un arrière-grand-père, à un père même.

Certains bagages familiaux nous viennent de plus loin encore, au point d’être intégrés dans l’inconscient familial et collectif. On ne parle plus de ce qui a fait tant souffrir, par souci des convenances, pour ne pas éveiller doutes ou questions. Alors les femmes mortes en couche, les deuils qu’on n’a pu faire parce qu’on n’a pu retrouver le corps d’un soldat, les handicapés, sont oubliés. Par honte ou culpabilité, on garde secret les grossesses hors union, les incestes, les faillites, les suicides. Et pourtant ces formes d’exclusions, de déséquilibres dans le système familial vont se transmettre d’une génération à l’autre par une « mémoire transgénérationnelle »; elles seront portées par un descendant afin que l’ancêtre soit accueilli dans sa souffrance, reconnu, honoré. Ordre et équilibre peuvent alors être rétablis dans le système; l’individu libéré de la répétition familiale retrouve l’intégrité de son histoire.

Les outils que je privilégie pour mettre en lumière ces non-dits sont les Constellations familiales et la Kinésiologie Intégrale.

Se dire les vraies choses, c’est oser prendre conscience de ce que l’on porte dans nos angles morts, se libérer de ses bagages inconscients afin de retrouver notre authenticité, notre vraie couleur. Pleinement ancrés dans nos bottines, force et amour peuvent s’exprimer et nos aspirations peuvent émerger du plus profond de soi.

C’est ça aussi créer le Nouveau Monde.

Au plaisir de se retrouver ensemble sur le chemin!

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Suggestion de lecture :

« La Grâce de l’imperfection » de Brené Brown

Brené Brown nous propose ici un chemin pour vivre sans réserve.

« Vivre sans réserve, c’est s’engager dans sa propre existence avec dignité. C’est cultiver le courage, la compassion, la connexion et pouvoir se lever le matin en pensant : Peu importe ce qui sera fait aujourd’hui et ce qui ne le sera pas encore, je suis à la hauteur. C’est d’aller au lit le soir en se disant : Oui, je suis imparfait et vulnérable, et même parfois effrayé, mais cela ne change rien au fait que je suis également courageux, digne d’amour et d’appartenance. »

Elle nous présente aussi des ingrédients essentiels pour cette route.

« S’approprier sa propre histoire et s’aimer soi-même est la chose la plus brave que nous puissions jamais faire. »

« Nous approprier notre propre histoire peut être difficile, mais pas autant que passer notre vie à la fuir. Embrasser nos vulnérabilités est risqué, mais pas aussi dangereux

que laisser tomber l’amour, l’appartenance et la joie : les expériences mêmes qui nous rendent le plus vulnérables. C’est seulement lorsque nous sommes suffisamment braves pour aller explorer l’obscurité que nous pourrons découvrir la puissance infinie de notre lumière. »

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