par Caroline Lavoie-Gauthier
À l’adolescence, je vivais une dépression et des épisodes suicidaires. Je subissais de l’intimidation à l’école depuis la 3e année du primaire. Mon père, avec qui j’avais eu un lien très fort jusqu’à mes 12 ans, semblait ne plus s’intéresser à moi. J’étais aussi hypersensible à ce que vivent les autres, et autour de moi, je voyais surtout de la souffrance : celle de mes proches et les horreurs télévisées.
Je ressentais un profond désespoir. Je me questionnais : « Dans quel monde de fous suis-je tombée? »
Ma première lueur d’espoir m’est venue à 15 ans, quand j’ai découvert le livre La Puissance de votre subconscient de Joseph Murphy. J’ai commencé à entrevoir que je n’étais pas totalement impuissante, et que les solutions à mes difficultés n’étaient peut-être pas là où je pensais.
Cette lecture a démarré une recherche qui m’a amenée à vivre des choses incroyables que je n’aurais jamais pu imaginer. Par exemple, voyager tout autour du monde pendant des années avec moins de 5000$ de revenus par année. Organiser des ateliers pour Marshall B. Rosenberg, le créateur de la CNV (Communication Non-Violente). Ou devenir acrobate dans la cinquantaine! Et tant d’autres expériences encore.
En changeant ce que je me racontais dans ma tête, ma transformation a débuté.
J’ai pris conscience que c’est moi qui choisis l’histoire qui me rend heureuse.
En fait, ce qui me rendait malheureuse avant, c’était juste une histoire que je me racontais. Et quand j’ai réalisé cela, j’ai découvert que je pouvais changer cette histoire.
C’est aussi simple que ça.
Et aussi difficile: parce qu’on y tient mordicus, à nos histoires.
Les histoires auxquelles on croit créent notre réalité.
Eh oui!
Ça peut paraitre incroyable.
Ça dérange.
(En passant, la physique quantique l’a prouvé au début du siècle dernier.)
Quand j’étais dépressive, je résistais à croire que c’était mes pensées qui créaient ma réalité – je ne pouvais pas être assez stupide pour m’attirer autant de malheurs! Ce ne pouvait quand même pas être moi, ce devait être la vie, les autres, ce monde de fous!
Je n’étais ni stupide, ni masochiste. Comme la plupart des humains, j’étais prisonnière de mes histoires.
Alors, comment sortir de cette prison invisible?
La première étape, c’est de prendre conscience de nos histoires. Parce que souvent, on ne les voit même pas.
Et la deuxième, c’est de décider de les changer.
Mettre cela en pratique exige un gros apprentissage! Les vieilles histoires reviennent facilement au galop pour nous ramener dans notre cellule.
Même si la porte de la prison est toujours ouverte.
Moi, j’ai réussi à le faire parce que j’ai eu de l’aide.
Cette aide m’a été tellement précieuse que j’ai décidé de « passer au suivant » et d’aider les autres à faire le même chemin. Choisir de nouvelles histoires pour transformer leurs vies.
La preuve que changer les histoires qu’on raconte peut changer la réalité: il y a 150 ans, en Occident, les gens prenaient pour une réalité que le cerveau des femmes était inférieur à celui des hommes, ou que certaines races étaient supérieures à d’autres. Parce que certaines personnes visionnaires ont osé rêver à de nouvelles histoires, le cours de l’histoire a changé. Pensons seulement à Martin-Luther King et le mouvement des droits civiques.
A un niveau individuel, les histoires qu’on se raconte impactent la qualité de notre vie. Une de mes amies a réussi à se créer ce qu’elle a toujours voulu. Elle mène une vie de Pacha, à son rythme, avec du travail à temps partiel. Sa voiture et sa maison lui ont été données (!!).
Et pourtant, elle se rend régulièrement malheureuse, parce que son histoire ne correspond pas à ce qu’on lui a dit qu’elle devait être. Elle ne se donne pas la permission d’en profiter pleinement, parce que selon une histoire très populaire, on doit en baver et travailler dur pour mériter les bonnes choses.
Le défi qui lui reste à relever, c’est de choisir une nouvelle histoire, et d’y croire.
Le défi de chaque être humain pour transformer sa vie est de faire ce choix, étape par étape, histoire par histoire.
Choisir une histoire qui te rend heureux, pour passer de victime de ta vie à créateur responsable, puissant et libre : ça te parle?
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